Caractère d'intérêt général

Caractère d'intérêt général

Aspect philanthropique

Pour comprendre le caractère philanthropique de la méditation Vipassana, il faut remonter à son origine.

Il y a environ 2500 ans, un prince du nord de l’Inde actuelle, Siddhârta Gautama, quitta la cour royale et ses fastes pour mener une recherche sur l’origine de la souffrance.

Il avait compris que l’humanité entière souffrait ; que l’on soit jeune ou vieux, homme ou femme, de telle couleur de peau ou de telle autre, de telle religion ou de telle autre, de tel royaume ou de tel autre, cela ne faisait aucune différence, la souffrance était là, partout ; elle accompagnait le genre humain de la naissance jusqu’à la mort.

A force d’introspection profonde, il comprit comment fonctionnait son propre corps et son propre esprit. Il comprit les liens qui existaient entre les deux.
Il comprit comment une souffrance physique pouvait se décupler par une souffrance mentale, il comprit aussi comment une souffrance mentale pouvait s’additionner à une souffrance physique.
Il comprit que le corps et l’esprit étaient intimement liés. 

Il alla plus loin dans sa recherche pour comprendre d’où venait la souffrance, pourquoi l’humanité souffrait.
Par sa propre expérience d’observation de son corps et de son esprit il arriva à cerner l’origine de la souffrance - pourquoi les hommes et les femmes de cette humanité souffraient.

Par contre, si la souffrance était universelle, il émit l’hypothèse qu’il devait exister un moyen de se sortir de celle-ci, et il est donc parti mener sa propre recherche. Dans un premier temps auprès des sages de son époque, puis avec un petit groupe de moines mendiants qui partageaient la même quête, puis en solitaire.

Il fit l’expérience de nombreuses techniques de méditation qui existaient à son époque.
Aucune ne lui semblait complète, aucune n’arrivait à libérer la personne qui la pratiquait, de toutes ses souffrances. Il en fit le constat.

Il chercha donc par lui-même le chemin pour extraire la totalité des souffrances du mental. Quels exercices pratiques pouvaient mener à cela.
Il les trouva, les appliqua à lui-même et sorti complètement de ses souffrances.

A partir de ce moment, il ne fit qu’enseigner le chemin pour sortir de la souffrance à l’humanité entière, et cela pendant 45 années, jusqu’à sa mort.

Vipassana est ce chemin, pratique, technique, qui permet à chaque personne qui le pratique de s’extraire petit à petit de ses propres souffrances, de se libérer de son propre ego. 

On entend par souffrances toutes les colères, peurs, haines, animosité, jalousie, angoisses, aversion, avidité, malveillance, etc….tous ces états émotionnels qui perturbent notre quotidien, qui nous empêchent de vivre de façon harmonieuse, en paix avec nous-même et avec les autres.

Sortant petit à petit de ses propres souffrances, une personne qui pratique Vipassana, va ressentir en elle-même plus de paix, plus d’harmonie, plus de tranquillité. Ses relations aux autres vont changer, s’améliorer de façon significative, tangible.

Petit à petit, son égo, si important au départ - et source de tellement de difficultés et de conflits - va se dissoudre.
La tolérance, la compassion, la bienveillance envers nos semblables se développent et la vie des pratiquants se tourne naturellement vers les autres, vers l’aide aux autres, la souffrance étant partout dans notre société.

Vipassana est donc une voie pour sortir de la souffrance mais aussi une voie qui va transformer les personnes qui la suivent, de centrées sur elles-mêmes à se mettre au service des autres, au service de l’humanité pour atténuer les souffrances de ceux et celles qui nous entourent.

Le bien-être de l’humanité, l’atténuation des souffrances de l’humanité sont visés à travers la pratique de Vipassana.

Cela est complétement expliqué et mis en pratique lors des retraites que l’association Vipassana organise.

En cela, le caractère philanthropique de Vipassana est réel. C’est pour cela que M.Goenka, principal enseignant de Vipassana et aujourd’hui décédé, fût invité à faire une allocution au Sommet de la paix organisé par les Nations Unies. 
La construction de la paix entre les peuples commence par la construction de la paix en soit même et Vipassana est un moyen reconnu internationalement pour y parvenir.

C’est aussi pour cela que Vipassana a été mis en place dans l’univers carcéral, auprès des personnes en grande souffrance, dans plusieurs pays.
En Inde au départ, dans la plus grande prison au monde, puis aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Israël, en Nouvelle-Zélande.

Toutes ces actions ont eu les mêmes fruits, constatés par l’administration pénitentiaire et les recherches universitaires; une baisse des tensions entre codétenus, une amélioration des relations entre détenus et gardiens, une baisse des récidives pour ceux et celles qui sont sortis et qui ont participé aux cours de Vipassana.
C’est aussi pour cela que Vipassana a été introduit en Suisse dans des structures d’accueil de personnes en dépendance de drogues, pour que celles-ci, pas à pas,puissent sortir de cette dépendance et se réinsérer plus facilement dans la société.

Vipassana est un réel chemin pour sortir de la souffrance, quelle qu’elle soit. Ce n’est pas une baguette magique, cela demande de nombreux efforts, mais les fruits du travail accompli sont concrets et se récoltent ici et maintenant.

L’association Vipassana accueille toute personne en santé physique et mentale suffisante pour suivre un cours ; le centre est organisé pour accueillir aussi les personnes en situation de handicap, que celles-ci soient malvoyantes ou bien en fauteuil roulant.

Les retraites sont ouvertes à tous, car la souffrance est partout. Il n’y a pas d’obstacle financier pour venir participer à une retraite, les frais d’accueil pour les cours étant financés par les dons des anciens étudiants, c’est à dire ceux qui ont déjà suivi un cours et en ont ressenti les bienfaits. Les enseignants et les organisateurs des cours sont des bénévoles.

La gestion désintéressée de l’association vise uniquement à propager la technique Vipassana auprès du plus grand nombre, afin que chacun par son propre travail, puisse ensuite sortir de ses propres souffrances, et que,- collectivement, la société, l’humanité s’améliore.

La philanthropie est là ; Vipassana va prendre racine dans les individus pour viser l’humanité, afin d’en réduire sa souffrance.

 

Aspect éducatif

Avant tout, l’apprentissage de Vipassana est une démarche éducative basée sur l’expérience personnelle, qui laisse à chacun et chacune qui pratique, la possibilité d’avancer à son propre rythme, chacun étant maître de sa pratique. Il n’y a pas de relation de maître à élève, il y a des enseignants qui guident et accompagnent le travail des pratiquants. Les instructions pour la pratique de la méditation Vipassana sont très claires et compréhensibles par tous, chacun les réalise et en tire une compréhension sur le fonctionnement de son propre corps et son propre esprit. Cependant, l’apprentissage est progressif, et bien que les résultats positifs soient généralement constatés de façon évidente après un premier stage de 10 jours, une compréhension approfondie du phénomène corps-esprit est un exercice subtil et profond, qui nécessite un travail assidu au cours de toute une vie. C’est une réelle éducation par l’expérience.

La base de l’enseignement de Vipassana est la moralité : cinq engagements de base sont demandés à être respectés pendant les retraites. Dans notre société française, sont précieux les lieux où l’on peut être éduqué à l’importance de la moralité, en en faisant l’expérience directe sur soi-même, en comprenant l’impact du respect de celle-ci et aussi l’impact du non-respect de celle-ci sur la paix de son propre esprit.

Le deuxième enseignement que l’on apprend lors des retraites est comment maîtriser son esprit.
Et cela à l’aide de l’observation de notre respiration naturelle. Ces exercices sont accessibles à tous, quelles que soient les croyances religieuses ou philosophiques. L’objet sur lequel on doit porter notre attention n’est ni une image donnée, ni une forme, ni une divinité quelconque, ce n’est que la respiration naturelle qui est universelle et qui nous relie à la réalité du moment présent. Il existe peu de lieux où l’on peut s’entraîner à maîtriser son propre esprit, à se concentrer à partir d’un objet neutre et universel, tel que la respiration.

Le troisième enseignement que l’on apprend lors des retraites est comment extraire de notre esprit, toutes les souffrances, tous les complexes psycho-émotionnels profondément enfouis dans notre mental. Et cela à l’aide de l’observation des sensations dans le cadre de notre propre corps. Nous nous entraînons à garder un esprit équilibré, qui ne génère ni aversion, ni avidité, face aux sensations que nous observons dans le corps. Cet exercice est aussi accessible à tous, quelles que soient nos croyances, nos convictions. Nous nous entraînons à établir notre attention, notre conscience de manière continue, instant après instant. Il existe également peu de lieux où l’on peut apprendre comment extraire nos propres souffrances à travers des exercices pratiques.

En fin de retraite, nous apprenons la phase finale de l’enseignement donné par Gautama le Bouddha : le partage de tous les bienfaits acquis durant le cours, par des pensées et des intentions de bienveillance envers tous les êtres.

 

Aspect culturel

Vipassana est une technique de méditation très ancienne ; l’origine connue de cet enseignement remonte à Gautama le Bouddha, il y a 2500 ans environ. A cette époque, l’enseignement s’est diffusé dans l’Inde tout entière puis dans les pays limitrophes. Siècle après siècle, l’enseignement pratique a été majoritairement perdu, seules les retranscriptions des enseignements du Bouddha sont restées.

Une petite lignée de moines a conservé la pratique pendant vingt-cinq siècles dans sa forme originelle, la transmettant de maître à élève, en Birmanie. Seul un cercle restreint de personnes, dans un cadre monastique ont eu accès à la pratique de Vipassana durant toutes ces années. Grâce à une lignée d’enseignants, jusqu’à M. Goenka, ce trésor culturel a pu être préservé.

Il a formé de nombreux enseignants et ceci permet à Vipassana d’être enseignée à grande échelle à travers le monde. Actuellement plus de 80 pays participent à la diffusion de cette technique et à la préservation de ce patrimoine culturel.

Vipassana a donc la valeur culturelle d’un héritage du passé, d’une contrée asiatique, loin de notre culture française judéo-chrétienne. D’une manière plus générale, nous pouvons observer que la recherche des moyens pour atténuer la souffrance de l’humanité n’est pas propre au monde oriental. L’Occident a développé au fil des siècles, toutes sortes de solutions technologiques et sociales pour éliminer ou réduire les causes de la souffrance dues à notre environnement de vie.

Nous avons des maisons chauffées avec accès à l’électricité, à l’eau courante, des systèmes de productions agricoles, des systèmes éducatifs et de santé, des infrastructures pour les transports, de communication, etc.... Tout ce qui, dans l’environnement de notre monde occidental, pouvait être perçu comme source de souffrances, a été analysé, étudié afin que des solutions technologiques et d’organisation sociale puissent venir les atténuer ou les éliminer. Le monde oriental a exploré également, dans une autre direction ; non pas à l’extérieur de nous-même dans notre environnement, mais à l’intérieur de nous-même au niveau de notre propre corps et de notre propre esprit.

Les deux approches (occidentales et orientales) sont complémentaires. En cela, l’association Vipassana participe à diffuser une approche culturelle, différente et complémentaire à nos valeurs occidentales modernes. C’est une réelle valeur culturelle.
L’association renforce l’aspect partage et préservation d’un patrimoine culturel par la traduction en français d’un ensemble de textes, discours, livres qui n’étaient accessibles qu’aux anglophones.